Revue de philosophie économique, Volume 12, numéro 2, pp.53-85
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A partir du début des années 1970, Michel Foucault travaille sur le pouvoir. Réprimer, réglementer, dominer : la discipline, sa première conception élaborée du pouvoir, est un mécanisme essentiellement négatif. Foucault semble alors peiner à s’extraire de la conception binaire et dominatrice du pouvoir qu’il a héritée des théories de la souveraineté. Dès le milieu des années 70, il nuance et rééquilibre cette vision. Le pouvoir ne prend plus dès lors la figure du panoptique carcéral mais celle du gouvernement - au sens restreint d’activité de l’Etat et au sens large de technologie comportementale s’appliquant à des individus libres. Mais de nouveau, notre auteur se trouve encombré par cette rationalité régalienne dont il ne cesse de critiquer l’emprise sur les entendements contemporains du pouvoir. A trois exception près : la première, c’est le pastorat chrétien ; la seconde, c’est le gouvernement de soi tel qu’il est formulé par les Anciens ; la troisième, c’est la gouvernementalité managériale, que Foucault ne fait qu’esquisser très brièvement et très incomplètement et que je m’emploierai à problématiser ici.
Introduction
Réprimer, discipliner, dominer : la première conception foucaldienne du pouvoir,
Réprimer,
Discipliner,
Produire ?,
Limites de la conception du pouvoir comme domination
Sortir de la souveraineté,
Gouvernementalité, liberté, subjectivité : la seconde conception foucaldienne du pouvoir,
Guerre,
Biopolitique,
Gouvernementalité
Sécurité et économie politique,
Subjectivation,
Sortir de l’Etat,
Organisation, contrôle, comptabilité, efficacité : la gestion, une conception du pouvoir à problématiser,
Foucault et le marché,
Foucault et l’entreprise,
Foucault et les sciences de gestion,
La gouvernementalité managériale,
Conclusion