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Marketing

Le médicament qui a mis à genoux la santé publique américaine

Critique, vol. 11, n° 919, 2023, p. 1046-1056. Autour de RADDEN KEEFE Patrick, Empire of Pain : The Secret History of the Sackler Dynasty, Knopf Doubleday, 2021.

Entre 1999 et 2010, les prescriptions d’opioïdes ont quadruplé aux États-Unis, tandis qu’augmentaient d’autant les addictions et les décès liées à ces dérivés de l’opium. En 2021, le nombre total des Américains morts d’une overdose liée aux opioïdes était proche de 500 000, suffisamment pour faire baisser l’espérance de vie aux États-Unis. À l’origine de cette catastrophe sanitaire, on trouve la campagne marketing la plus agressive jamais entreprise par l’industrie pharma- ceutique pour vendre un narcotique potentiellement addictif, dont plusieurs livres viennent de retracer l’histoire et les désastreuses conséquences.

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Le marketing des médicaments, une malédiction américaine

Revue du Crieur, vol. 2, n°23, 2023, p. 92-109.

Alors qu’ils représentent moins de 5 % de la population mondiale, les Américains consomment un quart des médicaments vendus sur ordonnance dans le monde. Aucune nation ne dépense davantage pour sa santé et peu sans doute dépensent aussi mal : plusieurs indicateurs clés, dont l’espérance de vie, la mortalité infantile et la probabilité de vivre au-delà de cinquante ans, situent les États-Unis au dernier rang parmi les pays riches. Si les marchés sont supposés harmoniser automatiquement les intérêts privés et le bien public, le cas des médicaments montre que les marchés peuvent produire le pire, avec l’aide précieuse du marketing.

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Critique de deux ouvrages de David Colon sur la propagande

20 & 21. Revue d’histoire, n°153, 2022, p. 186-187. À propos de COLON David, Propagande. La manipulation de masse dans le monde contemporain, Belin, 2019, et Les Maîtres de la manipulation. Un siècle de persuasion de masse, Tallandier, 2021.

Deux livres qui cumulent problèmes de définition, affirmations abusives, approche restrictive et surestimation des effets de la propagande.

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Réponse à la recension de K. Mellet dans La vie des idées

29 septembre 2022.

La recension de Kevin Mellet me paraît poser trois problèmes : mal résumer le livre, lui inventer des lacunes et promouvoir des travaux pour des raisons qui semblent plus personnelles que scientifiques. Comme on va le voir en la reprenant point par point, il s’agit d’une recension à charge. Elle est en ligne là et ma réponse est à lire ici.


La main visible des marchés : une histoire critique du marketing

La Découverte, février 2022.

La physionomie de nos sociétés dépend de vendeurs et d’acheteurs qui ne se rencontrent plus comme autrefois sur les marchés de plein air ou dans les ateliers des artisans. Depuis un siècle, les articles jugés sur pièce ont fait place à des « produits » pré-emballés, bardés de marques et poussés à travers des « canaux de distribution » matériels et médiatiques ; les clients sont devenus des « consommateurs ». Ajustant chaque jour la production à la consommation et la consommation à la production, le marketing est loin d’être un simple intermédiaire : il exerce une influence profonde, nourrie de toutes les sciences sociales, y compris dans la sphère intime, en politique ou à l’université. La société tout entière est « orientée-marché », sous la bénédiction de l’État et malgré bien des réticences individuelles.
Avec le management, le marketing a fait de l’entreprise l’institution cardinale de notre époque, dont notre survie dépend toujours davantage. Bien mieux que la science économique, la rationalité marketing permet de comprendre intimement les entreprises et les marchés. Et pourtant, l’histoire de ce savoir pratique indispensable au bon fonctionnement du capitalisme reste méconnue.


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Penser la surveillance au-delà de Foucault

Critique, tome 56, n°882, 2020, pp.952-968, à propos de HARCOURT Bernard E., La Société d’exposition : désir et désobéissance à l’ère numérique, trad. de S. Renaut, Seuil, 2020 [2015], et The Counterrevolution : How Our Government Went to War against Its Own Citizens, Basic Books, 2018.

La Société d’exposition part d’un constat qui ne devrait plus surprendre depuis les révélations d’Edward Snowden, en 2013 : « Notre envie de publier des selfies sur Instagram et des commentaires sur Facebook, de faire des recherches sur Google, d’acheter sur Amazon, de regarder des films sur Netflix et des vidéos sur YouTube alimente sans qu’on le veuille les mécanismes de surveillance des GAFA, de la NSA, de la DGSE et des services de renseignement du monde entier » (p. 252). Son originalité est d’essayer de lier cette surveillance généralisée à deux réalités en apparence très éloignées : d’un côté une économie du désir, de l’autre les politiques répressives menées aux États-Unis depuis le 11-Septembre. L’ambition est très louable, mais la démarche intellectuelle n’a pas toujours la rigueur qui rendrait la démonstration convaincante.

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